La soif arride... (PV : Mundel)

Seul, oui tout seul sous ce ciel étoilé.

Je suis à proximité de la ville de Bixby. Au Nord de la ville, dans le grand désert qui s'allonge à n'en voir la fin. C'est là notamment, où je vais me promener lorsque je m'ennuie, ou que je me lasse des bars, ou des salles de jeu... C'est aussi là que je vais lorsque la chasse aux femmes n'a pas été bonne... Je sais je suis un monstre, seulement l'autre Roy se mélange à moi, et donc je suis obligé d'assouvir ses désirs... Mais quel faible je fais. Je ne suis même pas capable de maîtriser mon autre personnalité... Il doit sûrement se dire la même chose.

C'est calme, très calme. il n'y a aucun bruit, excepté peu-être les lointaines mélodies de la ville de Bixby. Cela ne m'importe peu, je suis seul, donc je ne peux faire de mal à personne. Ça fait maintenant deux jours que je n'ai pas bu une goutte de sang. Je me sens faiblir. Et si je continue, je vais certainement crever la gueule ouverte et les doigts de pieds en éventail. Mais je m'en fous, la vie est naze, et elle ne vaut pas la peine d'être vécu. Je ne suis capable que de faire du mal aux gens, et je suis incapable d'avoir une relation sérieuse : je la tue, en buvant son sang à un moment ou à un autre... Quel triste destin d'être un vampire. Est-ce que cela veut dire que je ne goûterais jamais à la joie d'être aimé ? Après tout, ça fait déjà plus de deux cent ans que je vis, je pense que j'en ai assez vécu...

Il y a très peu de vent. Le ciel est déjà si sombre ? il faisait encore jour lorsque je suis arrivé. Ce qui est bien lorsqu'il fait nuit, c'est que la lune est de sotie. C'est ma seule confidente. Ah, mais quel associable ! Il faut que j'appelle les alcoolos anonymes ou les sansamis anonymes ! Je me laisse tomber sur le sable. Je bascule ma tête en arrière et soupire. Je ne suis même plus capable de rester debout, j'ai vraiment besoin de sang... humain. Non, il ne faut pas, foutus instincts pourris ! il faut que je crève avant l'heure bleue, sinon l'autre va sortir et massacrer des gens !

"Reste ici et crève sale ordure"

J'ai beau me dire ça, l'autre ne m'écoutera jamais...

"Nan ça c'est sûr pauvre tache, va croquer une jolie femelle !

-Dégage, je n'ai pas besoin de toi maintenant !

-Oh que si, t'es en train de crever mec ! te laisse pas abattre comme ça !

-Si.

-Et comment tu vas te venger maintenant ? Hein, pour ton ami mort on ne sait comment, par une darkling ou une midnighter ?

-...

-Tu rois qu'il serait content ?

-Dégage."

Sur mon monologue, j'entendis des petits bruits non loin de moi. Je me retourne avec difficulté et je vois un homme, debout juste devant moi. Il me regarde de sa hauteur. Je dois paraître bien minable.

Humph ... Kens m'avait parlé d'un être vivant, pas d'une loque

Un serpent contre un Vampire...

Oh, un homme. Il est grand et assez beau. Sa méfiance est palpable. Il me regarde, plutôt me toise. Je suis affaibli que je n'ai même pas la force de parler. Il reste là, et attend... Que peut-il bien attendre ? Il m'observe ? Il veut quoi exactement. Je ne suis pas d'humeur à me battre ou alors à discuter. Il semble seul.

J'ai faim, j'ai terriblement faim. Mais pas une faim ordinaire, un faim bien trop malsaine. Mon autre personnalité ne cesse d'essayer de prendre le dessus. Il faut que je me contrôle, il ne faut pas que je lui saute dessus ! Je n'ai pas envie de le tuer, ce beau jeune homme ! Et me voilà à parler comme un vieux détraqué ! Mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez moi ?

Je redresse la tête, la secoue. Il faut que je me chasse les instincts de faim, ou de survie. Il faut que je reste calme. Il veut sortir, il veut le déchiqueter, il veut lui planter ses crocs dans sa gorge. Des images me viennent à l'esprit. Je me vois sucer son sang. Je me vois percer sa gorge. Je me vois tuer ce pauvre innocent se baladant dans le désert.

Mais qu'est-ce que t'attends au juste ?

Rien pauvre détraqué, j'essaye de me contrôle, dégage !

Non, car il le FAUT

Non, je n'en ai pas envie, ok ?

Je crois qu'à ce stade, ce n'est plus toi qui décide...

Mes yeux se teintent couleur sang. Tel un animal, je le fige. Je me retourne lentement. Je fais face à mon adversaire, je fais face à ma proie. Il est là, toujours immobile. Il sent le coup venir. Les mains au sol, je prend appui sur le sable et m'élance sur mon adversaire. Je fus trop rapide, je suis à présent au dessus de lui, mon visage tout près du sien. J'ai un large sourire sur mes lèvres, et le visage déformé par l'amusement, la faim et cet instinct qui me tient au corps.

Je m'approche de lui, encore plus près, prêt à planter mes crocs...

Mauvais ... Très mauvais ... Dans l'esprit d'une couleuvre normale, cet homme couché au sol n'aurait représenté aucun danger. Pourtant ... Isanya n'était pas comme les autres. Elle possédait un instinct puissant, qui lui avait permis de se sortir de beaucoup de situations embarrassantes. Voire dangereuses. Et là, elle sentait l'âme noire de l'individu que dévisageait son maître. Mundel ... Drôle d'humain que celui-là. Il était intelligent et rusé comme un serpent. Mais il ne l'écoutait jamais assez. Et là, en l'occurrence, ne se méfiait pas suffisamment de l'inconnu. Elle ne voulait pas qu'il arrive quoi que ce soit au jeune homme. Elle tenait trop à lui. Soudain, l'étranger se redressa légèrement, ses iris virant vers rouge. Comme le sang ...

Mundel eut à peine le temps de sentir la pression d'Isanya sur son bras. Il amorça un pas en arrière, comprenant enfin que cette "loque" comme il disait, n'était autre qu'une créature affamée qui se jetterait sur n'importe quoi pour peu que ce soit vivant. Trop tard. Le jeune homme se retrouva plaqué au sol par le vampire qui devait peser dix bons kilos de plus que lui. Le sable amortit sa chute mais, cloué au sol par son agresseur, il peinait à reprendre sa respiration. Il eut un sursaut d'adrénaline lorsque l'étranger approcha sa bouche de sa gorge découverte. Il devait se concentrer et appeler Kens ... Non. Pas tout de suite. D'abord, il devait mettre Isanya en sécurité.

Dégage, toi ... souffla-t-il à la couleuvre autant qu'au vampire.

Mais surtout au reptile, qui butée, refusait de laisser son maître la faire disparaître. Lorsqu'elle céda enfin, constatant que la survie du jeune homme dépendait de sa bonne volonté, les crocs de l'inconnu n'étaient qu'à quelques mètres de sa gorge. Kens se matérialisa juste au-dessus du vampire et tomba sur son dos avec un bruit sourd. Il enroula aussitôt ses puissants anneaux autour de lui, serrant comme une brute et approchant ses propres crochets de la nuque de l'étranger. En cas de besoin, il n'hésiterait pas à mordre ...

°_ N'hésite pas surtout _° lui siffla Mundel.

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