.: Mort assurée :.

.:La solitude est un sentiment étrange. Chacun à son idée sur la question. Certains admettent qu'elle est nécessaire pour vivre, qu'elle forge soit-disant le caractère. D'autres, au contraire, crient haut et fort, qu'elle rend malheureux et qu'il faut la chasser comme l'on chasse la poussière.
Les grands philosophes se concertent, réfléchissent et cherchent à savoir de quoi elle peut bien naître. Il y en a qui trouve la réponse. D'autres non. Et d'autres en inventent des totalement incompréhensibles et impossibles seulement pour gagner de l'argent.

.: Mais si ces hommes, ces faibles humains, ces animaux stupides, comprenaient que cela vient de leur faiblesse, ils cesseraient de chercher des réponses à des questions qui n'en ont pas. Ils arrêteraient de se croire les plus forts et invincibles.
Moi, Sidoh, je ne suis pas touchée par la solitude. Pourtant, une femme ordinaire le devrait puisque je n'ai aucuns amis, aucuns parents, aucune relations. Elle souffrirait de cette perte sociale. Mais je suis loin d'être ordinaire. Tout simplement parce que je suis Sidoh, l'Aigle Noir sans pitié et sans cœur. Je n'ai jamais, de ma vie entière, ressenti quelque chose pour quelqu'un. En fait, je n'ai jamais rien ressenti. Ni le soulagement, ni la paix, ni l'horreur, ni la joie, ni la tristesse...Et c'est ce qui fait ma force.
Moi, à la différence de ces humains stupides, je suis invincible. Je suis la meilleure en tout. Et un jour, je règnerais sur ce monde !

.: Lorsque j'ai des envie de tuer, de voir du sang gicler, je me téléporte dans la vieille ferme de Bixby. Cet endroit est souvent désert mais il y a toujours au moins une personne. Un de ces hommes, qui, malheureux, préfère s'isoler. Moi, alors, je les soulage. On pourrait même voir ça comme un acte de bonté, après ils ne souffrent plus. mais, seulement après, car pendant...Ah, pendant...
Chaque victime a le droit à sa mort spéciale. Aujourd'hui, j'ai une bonne idée. Je vais lui arracher les yeux. Je n'ai encore jamais fait ça. Je lui arracherais les yeux puis je lui rentrerais dans le nez. Ensuite je lui arracherai tous les cheveux jusqu'à ce que son crâne soit dégarni. Puis, je lui lécherait le front pour que sa tête ressemble à une boule rose. Enfin, je planterai mes cinq ongles jusqu'à ce que j'atteigne son nez et je reprendrait ses deux yeux par l'intérieur. Oui, c'est un bon plan, une bonne idée, un bon projet.
Héhé, je plains celui qui aujourd'hui, malheureux, décidera d'aller s'isoler dans la vieille ferme de Bixby.

.: Aujourd'hui, le soleil tape fort. Il est midi et de son zénith, il domine les champs et les rend dorés. Moi, telle une ombre, je me faufile entre les blés et atteint enfin la cabane abandonnée. Je porte une Tee-Shirt bleu moulant qui fait ressortir et ma poitrine et un jean blanc. Mes cheveux noirs, secoués le vent, volent légèrement au dessus de mes épaules.
Je suis belle et je le sais. Car j'ai ce que l'on appelle le charisme, tous les Darklings ont ça. Ainsi, quand je tue une victime, la dernière pensée qu'elle a est : "Mon dieu que vous êtes belle !". Ah, que cela peut être agréable.

.: A pas de velours, j'entre dans la ferme. Comme à chaque fois, une silhouette est assise sur le vieux tas de foin. Je fait une grimace sadique et m'approche. Aujourd'hui, j'ai envie de jouer. Étrangement, ce n'est pas comme les autres jours, je veux m'amuser. Je ne veux pas le tuer comme d'habitude.
Alors, je m'assoie à côté de l'homme. Il ne m'a pas vue car il a la tête plongée dans les mains. Je reste quelques secondes sans rien faire, comme si j'hésitais, puis je passe mes mains autour de ses épaules.

«Ça ne va pas ?»

.: J'ai prononcé cette phrase de la voix la plus douce et la plus belle qui soit. Ma victime va tomber amoureux, je vais le consoler, lui faire croire que je suis quelqu'un qui en réalité n'existe pas. Puis...quand il souhaitera m'embrasser, je lui arracherait les yeux. Oh oui, aujourd'hui, je vais m'amuser. C'est certain !

«Ça ne va pas ?»

Pas touche

[Wahou ... J'suis fière oO *SBAAF* C'est sûrement la première et la dernière fois que je fais un truc comme ça ...]

«Une chose bien triste a dû t'arriver pour que tu sois au point de brutaliser une inconnue. Je ne t'ai rien fait, rien demandé. Mais peut-être est-ce toi qui veut chercher les embrouilles. Je ne suis hélas pas là pour ça. Tu es déçu ? Certainement. Et je le comprendrais. »

«Vois-tu, je viens souvent ici pour me réfugier de ma mère qui me mène la vie dure. Et j'aurais aimé que l'on me console un jour. Mais personne n'a jamais fait cela. Aujourd'hui, toi, tu es là. Et je vais faire ce que j'aurais voulu avoir droit. Lâche moi. Me frapper ne t'apportera rien de bon, et ne te servira pas non plus. Je ne te veux pas de mal, répéta-t-elle.»

Un cœur qui bat. Un cœur qui bat bien fort dans une petite poitrine ... Un battement de peur. Non, pas de peur. De terreur. Un petit serpent se recroquevillait dans le foin, n'osant plus faire le moindre geste. Sinon, Elle le tuerait. Il en était sûr, c'était comme une certitude gravée au fond de lui. Quand Elle était arrivée, il n'avait eu qu'une envie : fuir. Ce qu'il avait fait. Et puis Elle avait parlé. Et là, il s'était figé, le cœur battant à tout rompre. Jamais il n'avait été aussi effrayé.

Pourtant, il était connu parmi les siens pour son culot et son courage. On le surnommait même Écaille Effrontée. Et, pour faire honneur à cette réputation - mais aussi par curiosité - il avait osé s'approcher de l'Humain qui sentait le Reptile. Celui-là avait été agréable. Mais Elle était arrivé. Ce combat n'était pas le sien et le petit serpent n'avait pas hésité une seule seconde à déguerpir le plus vite possible. Même s'il aimait bien l'Humain. Même s'il allait se faire tuer. Cette créature là n'était pas comme les autres ; Elle était forte, très très forte.

Mundel, inconscient de la peur qui dévorait son éphémère compagnon, plaquait toujours l'inconnue au sol. Pourquoi ? Bonne question. Un simple réflexe sûrement. Il aurait également pu se dégager, tout simplement. Mais la cause en était la même : il ne supportait pas le contact. Qu'il vienne d'une jeune femme plutôt jolie, comme celle-là ou bien de la pire des brutes, c'était pareil : qu'on le touche le rendait comme fou. Il était alors près à tout pour que sa peau ne touche plus celle de l'Autre. On le disait asocial. C'était probablement vrai.

«Une chose bien triste a dû t'arriver pour que tu sois au point de brutaliser une inconnue. Je ne t'ai rien fait, rien demandé. Mais peut-être est-ce toi qui veut chercher les embrouilles. Je ne suis hélas pas là pour ça. Tu es déçu ? Certainement. Et je le comprendrais. »

S'il était déçu ? Non, plutôt gêné. La voix de l'étrangère était douce. Que lui voulait-elle exactement ? Il n'aurait su le dire. Il ne comprenait pas et cela le troublait énormément. Jusque là, les filles ne s'étaient jamais intéressées à lui, arrêtées par sa morosité et son air indifférent. Il ne s'en portait pas plus mal, loin de là. Il était même plutôt satisfait qu'on ne vienne pas l'embêter avec des histoires de cœur qui, il la savait, étaient toujours affreusement compliquées et pleines de conséquences. Le jeune homme se releva souplement, relâchant sa pression et jetant un regard méfiant à l'inconnue, qui venait tout juste de dire :

«Vois-tu, je viens souvent ici pour me réfugier de ma mère qui me mène la vie dure. Et j'aurais aimé que l'on me console un jour. Mais personne n'a jamais fait cela. Aujourd'hui, toi, tu es là. Et je vais faire ce que j'aurais voulu avoir droit. Lâche moi. Me frapper ne t'apportera rien de bon, et ne te servira pas non plus. Je ne te veux pas de mal. »

Mundel eut un regard sans expression. Sa mère qui lui menait la vie dure ? Et alors ? Le monde n'était pas tout rose. Sa mère à lui était morte, et il composait avec sans se plaindre. Personne ne lui parlait ; il s'en arrangeait parfaitement en gardant les gens à distance. Quand à son père ... Il pensait toujours que c'était de sa faute si sa mère était morte, et le traitait donc avec tout le mépris nécessaire. Mais ni lui ni son père ne prêtait vraiment attention à ce qu'ils faisaient l'un ou l'autre. Cependant, comprenant ce que la jeune femme voulait entendre par le verbe "consoler" il décida qu'une petite mise au point qu'imposait :

Je n'ai pas besoin qu'on me console. Si je viens ici, c'est de mon plein gré. J'aime m'isoler des autres. La compagnie des hommes ne m'intéresse pas. Pas plus que la tienne d'ailleurs.

Comme souvent, son ton était indifférent, à la limite méprisant. Peut-être parce qu'il était troublé par le charisme que dégageait cette jeune femme. Mais cela était loin de signifier qu'elle l'attirait d'une manière ou d'une autre. Non. Par contre, il aurait bien aimé qu'Isanya soit là pour le rappeler à l'ordre s'il allait trop loin. Car il y avait de fortes chances qu'il devienne vraiment désagréable si l'inconnue insistait.

[Est-ce que tu compte tomber amoureux de moi un jour ? xD Et si tu l'es, penses-tu le rester ?
Parceque sinon, on fait juste un rp où je t'aime pas mais sans plus. Je recherche vraiment l'amour. Et en relisant notre discussion, j'ai cru comprendre que tu comptais me lâcher après. Hors, ce n'est pas ce que je recherche...]

.: La mort peut survenir à n'importe quel moment et de n'importe quelle manière. On peut mourir vieux, jeune. A 85 ans, à 25 ans. On peut être écrasé par une voiture ou mourir d'une maladie. On peut mourir dans d'affreuses souffrances ou encored'un choc violent.
Oui. Il y a beaucoup de sortes de mort. Hélas, celles-là paraissent douces et agréables par rapport à celles que procurent certaines personnes. Car il y a aussi la mort par torture qui était pratiquée au Moyen-Age mais qui l'est encore dans certains pays comme les Etats-Unis.

.: Il y a ceux qui souffre et ceux qui font souffrir. Ceux qui souffre disent que ceux qui font souffrir n'ont pas de pitié. Ceux qui font souffrir, eux, ne disent rien, ils ne pensent pas. Ils profitent du plaisir que procure le fait de faire souffrir. C'était exactement le cas de Sidoh. Sadique dans l'âme, elle martyrisait et en riait de plaisir.

.: Le garçon avait un regard sans expression. C'était comme si il était vidée de toute pensée, de tout sentiment. Sidoh se surprit se dire que cela lui plaisait. Elle aussi était comme ça, telle une statue. Sa froideur et son air impassible était ses meilleures armes. Mais là, elle ne devait pas les utiliser. Elle devait user de son charisme.
Le jeune homme afficha une moue puis prononça ces mots d'une voix neutre :

«Je n'ai pas besoin qu'on me console. Si je viens ici, c'est de mon plein gré. J'aime m'isoler des autres. La compagnie des hommes ne m'intéresse pas. Pas plus que la tienne d'ailleurs. »

.: Tout à coup, Sidoh ressenti une colère intense. Elle en avait marre. Elle avait voulu s'amuser, et elle l'avait pu. Enfin, pas tout à fait mais maintenant, elle voulait le tuer. Sa soif de sang était de nouveau forte et ses yeux devenaient rouges. Elle abandonna son plan de gentille petite fille et se téléporta derrière lui.
Alors qu'il la tenait bien fort entre ses doigts musclés, il se retrouva avec les bras dans le vide. Comme c'était drôle à voir...

.: Sans lui laisser le temps de se retourner pour la dévisager, elle lui sauta sur la tête et se mit à lui tirer les cheveux de façon à lui dégarnir le crâne. Tout en tirant et en le faisant souffrir, elle riait. Un de ses mauvais rire à glacer le sang. Le rire de l'Aigle Noir.

«Grrah. Ce que les hommes peuvent être chiants, grogna-t-elle. On veut s'amuser, et eux ils veulent se battre. Okay, bah d'accord. On va se battre. C'était mon envie première de tout façon. Héhé. Tu vas mourir de la main d'une femme. N'est-ce pas insultant ? Mais c'est de la main de l'Aigle Noir que tu vas mourir. »

.: Enfin, elle montrait sa vraie nature. C'était le passage qu'elle préférait. Maintenant, elle allait le tuer et il allait s'écrouler au sol. Oui. C'était ce qu'elle allait faire et rien, absolument rien ne pourrait l'en empêcher.

[T'inquiète pas ^^ En gros, il va tomber amoureux de toi si tu laisse paraître ton "bon côté" en sa présence. Par contre ce ne sera pas une histoire d'amour "belle et éternelle" et tout le blabla ; ça durera quelques mois, un an maxi =) Il va finir par se lasser, comme d'hab' xD]

Il n'y a qu'une règle valable en ce bas monde : la Mort est inéluctable et elle peut arriver à tout moment. Même quand on ne s'y attend pas. Pour le coup, ce n'était pas vraiment le cas : Mundel se méfiait un peu de cette inconnue. Surtout à cause de la fuite du serpent. Ce qui pouvait être une simple coïncidence. Cependant, une partie de son esprit - peut-être celle qui se rapprochait le plus d'Isanya - tentait de le mettre en garde, mais elle était trop faible pour qu'il y prête vraiment attention. Sa conscience n'était pas sa meilleure amie, surtout lorsqu'il tuait des Darklings.

Un picotement parcouru une entaille à peine cicatrisée qui courrait le long de son torse, caché par son T-Shirt. Un souvenir de la veille. Ou plutôt de la nuit. Il l'avait passé à traquer un Darkling qui l'avait défié le soir précédent. Et l'avait trouvé juste quand le Temps Bleu commençait. Le combat avait été rude mais la créature n'avait pas tenu bien longtemps face au coups répétés du jeune homme et de ses alliés reptiliens. Sauf qu'il lui avait quand même laissé un petit souvenir. Mundel eut un rictus au souvenir de cette rencontre. En général, ce n'était pas le poursuivant qui se faisait blesser mais le poursuivi. Enfin, peu importait, il lui avait fait la peau et c'était tout ce qui comptait.

Il sortit de ses pensées pour dévisager l'étrangère. Étrange ... Il lui semblait que ses yeux viraient au rouge. Le jeune homme fronça les sourcils, amorça un mouvement pour reculer ... Trop tard. Elle avait subitement disparu, pour se rematérialiser avec petit claquement sec juste derrière lui. Pas le temps de se retourner, elle était déjà sur lui et tirait rageusement ses cheveux. Essayant d'oublier la douleur, Mundel chercha des yeux un moyen de se sortir de ce pétrin. Impossible de compter sur l'aide des serpents, ceux qui vivaient à la Vieille Ferme étaient bien trop peureux ...

«Grrah. Ce que les hommes peuvent être chiants. On veut s'amuser, et eux ils veulent se battre. Okay, bah d'accord. On va se battre. C'était mon envie première de tout façon. Héhé. Tu vas mourir de la main d'une femme. N'est-ce pas insultant ? Mais c'est de la main de l'Aigle Noir que tu vas mourir. »

L'Aigle Noir ? Drôle de nom ... Mais ce n'était pas le moment d'y penser. Mundel tenta d'avancer un peu, chercha à déséquilibrer son adversaire, mais en vain. Elle avait beau être fine, elle pesait son poids ! Et elle s'agitait trop pour qu'il puisse vraiment se concentrer. Soudain, un éclair de douleur plus puissant que les autres lui traversa le crâne ; il devait agir, et vite ! N'écoutant que son instinct, il se laissa tout bêtement tomber en arrière, espérant surprendre la Darkling.

Est-ce qu'elle fut vraiment surprise ? Peut-être, peut-être pas. En tout casn sa prise se fit légèrement moins forte. Juste assez pour que le jeune homme s'en libère et se précipite vers l'autre bout de la Vieille Ferme, haletant. Il s'appuya contre un mur le temps que les ondes de douleur qui traversaient sa tête se calme un peu, puis chercha des yeux, une idée, n'importe quoi qui puisse tenir cette furie à distance. Non qu'il avait peur de mourir. Cette hypothèse faisait partie de sa vie depuis qu'il avait cinq ans et partaient dans de grandes escapades nocturnes. Par contre, l'idée de servir de joujou à une folle meurtrière ne lui plaisait guère ...

Un éclat métallique, sous le foin humide attira son attention. Il se baissa et et écarta le plus vite possible les brins d'herbe à moitié secs et découvrit un simple bâton au bout duquel brillait une lame fine et manifestement fragile. Il avait déjà aperçu des armes semblables à la Fosse au Serpents, mais elles étaient moins vieilles et plus robustes ... Pas le temps de s'appesantir sur ce mystère ; il était assez intelligent pour comprendre que cette pique ne suffirait pas à tenir son adversaire à distance. Par contre ... Oui, c'était risqué, mais il préférait mourir sans souffrance plutôt qu'être torturé pendant des heures.

Un pas de plus et je me l'enfonce dans la gorge, lança-t-il à l'adresse de l'Aigle Noir.

La pointe de l'arme brillait contre sous cou, à quelques centimètres de la jugulaire. Mundel s'était suffisamment battu pour savoir à quels endroits frapper. Un simple mouvement et la fine lame trancherait la veine ; il quitterait immédiatement la vie. Car il n'existe qu'une règle valable en ce bas monde : la Mort peut est inéluctable. Pour tous.

[Oups, j'ai pas de bon côté /SBAAF/ Bon, je trouverai bien quelque chose. Okay. Thanks =D]

.: Le jeune homme afficha une mine étonnée. Mais elle ne semblait pas être due à ce changement brutal de caractère. Non, il paraissait étonné qu'elle soit l'Aigle Noir. Il ne s'y attendait pas ? Héhé. Tant mieux !
Le garçon tenta de se débattre, en vain. Sidoh tirait de toute ses forces et rien ne pouvait la faire lâcher prise. Soudain, elle parvint à arracher une touffe de cheveux, laissant un petit endroit dégarni.

.: La douleur sembla réveiller sa victime qui se laissa tomber en arrière. Ce n'était pas vraiment qu'elle ne s'y était pas attendue mais plutôt qu'elle était satisfaite qu'il ait pris cet initiative. Cela signifiait qu'il était malin et plus qu'elle ne l'avait pensé. Elle relâcha légèrement sa prise et le jeune homme en profita pour se libérer. Puis, il courut de l'autre côté de la ferme. Son visage exprimait une horrible douleur. Il se tenait la tête pour réduire ses souffrances mais c'était inutile.

.: Soudain un objet sembla attirer son attention. Il se baissa et ramassa un bâton. Puis après quelques secondes d'hésitation, il le planta contre son propre coup. Sidoh sourit tant la situation lui semblait ridicule. Sa victime croyait-elle que cela ferait fuir l'Aigle Noir ? Si oui, c'était stupide car c'était bien bien loin d'être le cas.

«Un pas de plus et je me l'enfonce dans la gorge, lança-t-il à l'adresse de l'Aigle Noir. »

.: Sidoh soupira. Ca devenait une habitude pour ses victimes, d'être lâche ou quoi ? La jeune homme était stupide au point de vouloir se suicider plutôt que de se battre. Pourquoi ? Pourquoi l'empêchaient-ils tous de s'amuser ?
La jeune femme soupira une deuxième fois pour bien montrer à sa victime à quel point elle était déçue de sa réaction puis sans hésiter elle se transplana juste devant elle.

«Vous devenez lourds. Qu'est-ce qui vous arrivent à être lâches maintenant ? S'échapper, se suicider, ce n'est plus qu'à ça que vous avez reours ? Et la bataille ? Et la mort ? Pourquoi vous m'empêcher tous de m'amuser ?»

.: Elle lui fit son plus beau sourire. Puis elle s'approcha de lui doucement. Sa démarche était flottante. Si on avait regardé ses pieds de près, on aurait pu remarquer qu'ils ne touchait pas vraiment le sol. Et c'était absolument magnifique à voir.
Sidoh s'arrêta lorsque son visage touchait celui de sa victime. Alors, elle se mit à lui caresser les joues en ignorant totalement le bâton qu'il menaçait de s'enfoncer dans la gorge.
Le coup de Sidoh se trouvait à la hauteur du nez du jeune homme et son parfum lui embaûmait les narines.
Si il était comme ses autres victimes, il n'allait pas pouvoir supporter son charisme et tomber dans les pommes.
Alors, ce serait encore plus drôle, elle pourrait s'amuser avec le corps inerte comme avec une poupée. Et enfin, elle le tuerait.

.: Etrangement, Sidoh ressenti une douleur au coeur en pensant ces paroles. A quoi était-ce dû ? C'était la première fois qu'une telle chose lui arrivait. Etait-ce le jeune homme qui lui faisait-il cet effet-là ?
Pourtant ce n'était pas sa première victime et celle-là ne semblait pas différente des autres...Qu'est-ce qui lui arrivait ? Avait-elle de la pitié ? Avait-elle un coeur ?
Non, pensa Sidoh. C'est impossible. J'ai perdu mon âme il y a bien longtemps déjà. Je ne peux plus avoir ni coeur, ni joie, ni pitié.

«Vous devenez lourds. Qu'est-ce qui vous arrivent à être lâches maintenant ? S'échapper, se suicider, ce n'est plus qu'à ça que vous avez reours ? Et la bataille ? Et la mort ? Pourquoi vous m'empêcher tous de m'amuser ?»

.: L'expression "mort naturelle" est charmante. Elle laisse supposer qu'il existe une mort surnaturelle, voire une mort contre nature. Et c'est tout à fait vrai. Certains ne le pensent pas mais d'autres en sont certains. Et c'est le plus souvent ceux qui la procurent. Tout comme Sidoh, faisant souffrir et mourir.
Mais la mort est douce : elle nous délivre de la pensée de la mort. Car le jeune homme allait enfin être apaisé par ses pensées qui devaient certainement lui torturer l'esprit.
Il allait mourir dans quelques minutes et il le savait. Mais à la différence des autres victimes de l'Aigle Noir, lui pouvait choisir comment elle allait se passer tout simplement par ce qu'il menaçait Sidoh de se suicider.

.: Sidoh continua à caresser le jeune homme en douceur quant elle le sentit se crisper. Il commençait à angoisser et à se demander si son heure était réellement venue et si son destin était de mourir en se suicidant.
Bien que dans tous ces états, il ne tremblait pas le moins du monde. Sa main ne faiblissait pas et le menaçait toujours de le faire passer vers le trépas.
Le jeune homme resserra légèrement sa prise. Puis sans hésitation, il l'enfonça dans sa chair.

.: En comprenant qu'il ne reviendrait pas en arrière, le coeur de Sidoh fit un énorme bond dans sa poitrine et elle ressentit comme une coulée de lave ardente y dégouliner. C'était une sensation atroce qu'elle n'avait encore jamais eue. Mais pourquoi l'avait-elle ? Pourquoi ?
Alors que l'horrible Aigle Noir criait d'une douleur qu'il ne comprenait même pas, il perçut un faible bruit. Sidoh tendit l'oreille. Il venait de la bouche du jeune homme.
Elle tourna la tête et observa le corps inerte. Un filet de sang dégoulinait de sa bouche et cela rendait à la scène un effet encore plus tragique.

.: Soudain, elle l'aperçut : la coupure qui aurait dû donner la mort au jeune homme. Et elle se rendit compte que la lame n'avait pas fendu la veine jugulaire. Pourquoi ? Sa victime l'avait-elle fait exprès ? N'avait-il finalement pas réussi à se tuer ?
Ou bien, ce n'était pas volontaire. Peut-être qu'en lui touchant le visage, elle avait poussé légèrement le bâton et que c'était ça qui avait sauvé le jeune homme. Sauvé ? Pourquoi employait-elle ce mot-là ?

.: La jeune fille qui, habituellement, se serait réjouie de voir qu'elle allait pouvoir s'amuser avec sa victime puisqu'elle était toujours vivante, s'écroula au sol. Elle ignorait ce qui lui arrivait mais c'était malsain. Et bien trop malsain. Elle ressentait...elle ressentait quelque chose ! N'était-ce pas une horreur ?
Si l'Aigle Noir était capable d'éprouver cela signifiait que ce n'était plu l'Aigle Noir. Mais Pourquoi ? Pourquoi ?

.: Sans savoir pourquoi elle faisait ça, Sidoh se releva et prit le corps du jeune homme dans ses bras. Puis elle se transplana dans sa chambre. Heureusement personne n'était dans l'appartement. Qu'aurait-elle fait si ça avait été le cas ?
Par précaution, la jeune femme ferma la porte à clé. Puis elle posa l'homme dans son lit. Enfin, elle s'assit. Elle ignorait totalement pourquoi elle n'avait pas abandonné sa victime comme toutes les autres. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait ressenti un besoin subit de le sauver. Il ne fallait pas qu'il meure. Elle aurait trop souffert si ça avait le cas.

.: La chance avait fait qu'elle était en deuxième année de fac de médecine et qu'elle savait donc ce qu'il fallait faire. Elle nettoya la plaie et administra les points de suture nécessaires. Puis, trop fatiguée par les derniers évènements, elle s'endormit la tête sur son propre lit, tenant dans sa main celle de sa soit-disant victime.

.: Tsuny aurait eu honte de celle qu'elle croyait sans pitié. Elle aurait tout de suite abandonné Sidoh et elle ne l'aurait plus considéré comme une complice mais plutôt comme une nouvelle victime.
Mais le pire, le pire de tout, était que Sidoh elle-même ignorait comment elle avait fait pour en arriver là et pourquoi elle en était arrivée là.

[ Fin du RP ; Suite aux Habitations => Cliik ]